La fois où j’ai enterré la voix qui me disait d’abandonner.

Le Crossfit c’est un sport tellement beau et fascinant. C’est un sport complexe et remplit de dualités.

Je m’explique.
Lorsque tu t’entraînes en Crossfit, tu dois travailler tellement fort sur toi-même. Physiquement et surtout mentalement. C’est tellement facile de laisser le mental flancher parce que t’es puuuu capable. Dans le fond, ton corps, il les continue les foutus répétitions, mais ta tête elle, elle te lance des signaux te disant que tu as mal et te cries d’arrêter, que ça fait trop mal.
Hier j’ai vécu une des plus belles exemples de la difficulté de ce sport au niveau du mental. Je suis la programmation de Crossfit Invictus depuis déjà quelques mois. Des fois je le fais à 100%, d’autres fois non. Je suis honnête, il y a des jours que c’est plus difficile que d’autres, non mais là je suis humaine tsé !
La programmation était plutôt simple, ce qui sonne majoritairement une alarme que tu vas souffrir, vraiment. Ce qui semble simple sur papier, par expérience, c’est les pires WODs. J’avais des exercices en force et technique avant le dit WOD. Un volume assez haut en back squats et très lourd, ensuite de la technique de Split Jerk et des répétitions à 75% de mon 1RM (1 répétition le plus lourd possible). Donc, jambes et épaules assez réchauffées pour ne pas dire brûlées. Voici le WOD qui m’attendait:
 CrossFit-Invitational-582x319
Event 1 Crossfit Invitational
For Time
45 Pull-ups
45 Thrusters 65 LB (femme) / 95 LB (homme)
Depuis quelques temps, j’ai de la difficulté avec des pull-ups en volume. J’en fais trop en force alors le mouvement butterfly ou Kipping semble lourd, pas contrôlé après 15-20… Bref.
Je fais mes 45 Pull-ups, je chiale un peu, mais ça va plutôt bien… étrangement. Arrive aux Thrusters, qui sont plutôt «léger», je voulais faire à coup de 10 répétitions et finir avec un petit 5. Je prends la barre et au même moment, mon plan à sacré le camps à la poubelle directement à côté de mon courage. J’en fais 5, drop. Quossé ça… J’ai mal… Mes jambes répondent à moitié. Reprends la barre, 5, Drop. Ok. C’est là que j’ai compris que je DEVAIS me concentrer à faire des bonds de 5, prendre quelques secondes de repos, pas trop juste assez et reprendre la foutue barre et en refaire 5.
C’est ça que j’ai fait, difficilement, très, mais je l’ai fait. Rendu à 25 répétitions, j’avais un moton dans la gorge, les poignets en feu sans compter, un moyen contrôle sur mes jambes. 30. Guillaume, mon copain, me lance : 15, c’est rien 15 lâche pas. À ce moment, le moton qui se trouvait dans ma gorge monte directement aux yeux qui se remplissent d’eau et ma parole sort tout seul pour dire : Je peux pas, j’pu capable.
Mon mental avait sacré le camps avec mon plan de match et mon courage direct à la poubelle. Enfin, c’est ce que j’avais l’impression, mais j’avais une petite voix que je ne savais pas trop sortait d’où qui me criait UP ! UP ! Fac je remettais mes mains sur la barre la levait et faisait 5 reps à la fois, jusqu’à la dernière répétition malgré les larmes qui commençaient a ruisseler sur mes joues. 9 minutes 10 secondes plus tard, je l’avais fait. Un bon temps ? Non. Mais j’avais passé au travers.
Je vous vois lire ça et vous dire que je suis une folle sans raison, mais au contraire. Si mon corps n’avait pas pu suivre, je n’aurais pas été capable de le faire. J’avais seulement un combat mental sur l’envie d’abandonner et l’envie de clancher pour en finir pour de bon. Des fois c’est aussi simple que ça. Si tu prends la barre en te disant je suis pu capable, tout fait plus mal. Si tu t’encourages et dis GO GO GO, tu passeras au travers. Oui j’ai pleuré, j’avais mal, très mal, mais c’est rien par rapport au sentiment de satisfaction de ne pas avoir abandonné. J’ai surpassé mon mental et j’ai continué.
Surpassez-vous, tout le monde peut le faire.
Andy

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